La fonction d’approvisionnement
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Approvisionner c’est procurer à l’entreprise les matières premières, les
matières consommables, les produits semi-œuvrés ou les produits finis, en quantité
voulue et à moindre coût.
La fonction approvisionnement vise à :
·
Eviter les ruptures de stock.
·
Satisfaire les besoins des clients, en offrant des produits de bonne
qualité au marché,
·
Constituer et gérer les stocks,
·
La mondialisation des marchés, l’acharnement de la concurrence, l’exigence
des clients et la diversification des produits sont autant d’éléments qui
rendent la fonction d’approvisionnement de plus en plus importante.
Quels sont les enjeux de la
fonction d’approvisionnement et les perspectives de son évolution ? et
comment peut-on optimiser la gestion des stocks ?
1.Les enjeux de la fonction d’approvisionnement
Ils sont de deux types : les enjeux d’ordre stratégique et ceux
d’ordre commercial.
a-
Les enjeux stratégiques
Sur le plan stratégique, l’importance de la fonction achat se manifeste
à travers sa position par rapport aux deux fonctions : commerciale et
technique. En effet, l’achat se situe en tant qu’intermédiaire entre les
services internes, les fournisseurs ainsi que un bon service
d’approvisionnement permettrait : les
produits et les services demandés.
Une gestion efficace de la chaîne d’approvisionnement s’avère donc d’une grande utilité, surtout pour les
entreprises qui s’intéressent à l’amélioration de leur compétitivité.
Cette gestion doit permettre :
·
la diminution des délais de livraison, puisque la rapidité de réaction
aux éléments de l’environnement est de plus en plus déterminante dans un
contexte de mondialisation marqué par de profondes mutations techniques et
technologiques ;
·
l’amélioration de la qualité des
produits et services offerts ;
·
La mise en valeur de l’innovation par l’achat de nouvelles technologies
et de nouveaux matériaux;
·
La mise en place de nouveaux partenariats de sous- traitance.
Le partenariat est un contrat qui lie le fournisseur à l’acheteur et qui
permet de livrer, à tout moment et en quantité désirée, les matières et
composants voulus.
b-
Les enjeux d’ordre commercial
Ces enjeux apparaissent clairement lorsqu’il s’agit de mettre le client
au centre des préoccupations des entreprises. En effet, avec la grande
diversité et disponibilité des produits offerts sur le marché, le client
devient de plus en plus exigeant.
Face à cette situation et pour que l’entreprise puisse satisfaire et
fidéliser ses clients, elle est censée leur offrir les produits souhaités, en
quantité suffisante et en qualité satisfaisante. Or pour que le produit fini
soit de qualité, y compris la phase approvisionnement.
La qualité totale a pour principaux fondements :
·
L’amélioration des produits et services ;
·
L’amélioration du système de production ;
·
L’établissement des relations de partenariat avec les
fournisseurs ;
·
L’implication du personnel ;
·
L’instauration d’un système de formation
2- L’évolution de la fonction d’approvisionnement
La fonction d’approvisionnement connaît une évolution importante suite à
l’apparition de :
·
Nouvelles caractéristiques qui marquent le comportement de l’entreprise
en tant qu’acheteur ;
·
Nouveaux outils d’achat.
a.
Les caractéristiques de l’acheteur moderne
L’acheteur moderne est un acheteur qui doit :
·
maîtriser les techniques de
négociation,
·
posséder une vision globale des objectifs de son entreprise
·
répondre aux attentes et
aspirations spécifiques des départements marketing, commercial et de
production.
·
Maîtriser l’ensemble des démarches relatives aux achats, notamment le
suivi et la gestion des commandes et des stocks ;
·
Maîtriser les coûts en recherchant les meilleurs fournisseurs (il s’agit
de ceux qui offrent des produits de qualité, appliquent des prix raisonnables,
assurent la quantité demandée, respectent les délais de livraison et accordent
des facilités de paiement) ;
·
Choisir les produits et les composants selon les critères déterminés par
les services de vente ou de production ;
·
Négocier les conditions d’approvisionnement en relation avec les
services logistiques ;
·
Etre à l’écoute du marché et suivre les nouveautés et l’innovation.
La fonction achat doit chercher à répondre aux besoins et demandes
internes tout en tenant compte des changements externes. D’où la nécessité
d’avoir des acheteurs polyvalents ayant des compétences variées.
b.
Les outils modernes d’achat
En plus des outils traditionnels utilisés par l’acheteur comme les
annuaires, les catalogues, les lettres d’iformation, les salons et la presse
spécialisée, de nouvelles tendances apparaissent sur le marché. Il s’agit
principalement de l’e-purchasing , l’e-procurement et les sites de sourcing.
L’e-purchasing regroupe des solutions « on line » ou
« off line » qui facilitent la définition des besoins, la
détermination du marketing achat et les négociations.
Concernant l’e-procurement[1],
il regroupe l’ensemble des solutions qui permettent d’optimiser les coûts
administratifs, en simplifiant la gestion en ligne des catalogues et des actes
de facturation et de paiement. Cet outil d’achat permet la passage et le suivi
des commandes en utilisant la voie
électronique.
Les sites de sourcing proposent des bases de données des fournisseurs
répertoriés par secteurs ou familles de produits.
3- La gestion des stocks :
Elle a pour objet de :
·
Définir le niveau des stocks correspondant aux besoins de l’entreprise,
·
Assurer l’obtention de ce niveau dans les meilleures conditions
d’économie et de sécurité pour l’entreprise.
En effet, optimiser un stock
revient à assurer un équilibre entre un coût de stockage minimum et un taux de
service maximum. D’où la nécessité d’opter pour un calcul rigoureux.
A ce niveau, on peut citer le modèle de Wilson.
les postulats de ce modèle sont :
·
La demande annuelle est connue et certaine,
·
La consommation est linéaire,
·
Les quantités commandées sont constantes,
·
Exclusion de la pénurie et de la rupture des stocks.
Selon ce modèle de Wilson, la fonction d’approvisionnement entraîne
l’engagement de deux principaux coûts : A et B
A-
coût de passation et de gestion
des commandes correspond au
coût lié aux fournitures du bureau, aux affranchissements postaux, au
secrétariat administratif, à l’utilisation de téléphone et d’internet…
Ce coût peut être
considéré comme étant proportionnel au nombre de commandes passées pendant la
période considérée.
B-
Le coût de détention du stock comprend les charges de logistique dues au stockage :
surveillance, assurance, maintien dans certaines conditions de température… ce
coût est évalué par un pourcentage de la valeur du stock moyen, il peut être
ramené à un coût par unité de produit détenu pendant une certaine période.
Le coût total d’approvisionnement (CTA) est donc calculé comme
suit :
CTA= coût de passation+ coût de détention+autres frais fixes
CTA= (
K)+(
C) +F
Avec :
Q : quantité annuelle nécessaire pour la production ;
X : quantité optimale à commander pour chaque livraison ;
K : coût variable de passation d’une commande ;
C : coût variable du stockage annuel d’une unité ;
F : frais fixes globaux liés à la fonction approvisionnement.
Selon le modèle de Wilson, pour que l’entreprise puisse gérer
convenablement son stock, elle doit parvenir à minimiser le coût total d’approvisionnement.
Pour cela, elle doit déterminer la quantité optimale à commander (X) (appelée
aussi le lot économique) ainsi que le nombre de commandes à passer durant
l’année (N)
X=
N=
Le
modèle de Wilson est très simplificateur de la réalité, vu qu’il repose sur la
stabilité et la régularité. Alors que le
marché est marqué par les fluctuations des prix, les risques de pénurie et les ruptures
de stock.
Face
à cette inadéquation du modèle de Wilson, le besoin d’une gestion efficace des
stocks oblige l’entreprise d’opter pour l’un des deux modes de gestion
suivants ;
·
La gestion calendaire qui consiste à lancer des ordres
d’approvisionnements à intervalles réguliers T (commande par période
régulière) ;
·
La gestion à point de commande
qui consiste à passer une commande pour reconstituer le stock actif (commande
par quantité constante).
Pour s’assurer de l’efficacité de la gestion des stocks, un contrôle
peut se faire à partir de plusieurs indicateurs notamment,
·
le nombre de ruptures de stock,
·
le coût des commandes de dépannage enregistrées durant une période,
·
les ratios de rotation ou de temps d’écoulement mesurant le poids
financier des stocks.
D’une manière générale, la réussite de la fonction approvisionnement
dépend de deux éléments essentiels A et B :
A. Le suivi administratif
des approvisionnements, confié
au service achat. Ce suivi exige le bon accomplissement des tâches
suivantes : la recherche des meilleurs fournisseurs et des meilleurs
produits, la passation des commandes et l’obtention des livraisons ;
B. La gestion physique des
approvisionnements confiée au
service magasin, afin d’assurer
·
le contrôle quantitatif et qualitatif des commandes,
·
la manutention et le gardiennage,
·
la distribution des matières aux
services utilisateurs et la tenue d’une comptabilité matières permettant le
déclenchement des commandes à temps,
[1] -
L’e-porcurement fait partie de la gestion électronique de l’approvisionnement.
Celle-ci comprend, en amont, l’e-sourcing qui fait référence aux actions de
séléction des fournisseurs et, en aval, l’e-procurement qui permet le passage
et le suivi des commandes.